Le 23 Juin 2016
Caroline Delareux perpétue le travail du fer
Le bourg mottais a évolué au fil des ans, mais une tradition se perpétue depuis 1882 : l’atelier de ferronnerie situé aux abords de l’église. Il ouvre ses portes ce samedi.
Les gens d’ici
À l’Atelier de ferronnerie Delareux, c’est Louis Leroy a ouvert la lignée puis Gustave Delareux (son gendre) lui succédera avant que les descendants Pierre, Guy et enfin, Caroline, âgée de 37 ans, maintiennent l’activité. En entrant, l’univers ne semble pas avoir changé après toutes ces décennies : la forge d’origine est toujours là, les outils sont accrochés, le côté rustique transpire à chaque regard porté. Un métier plutôt « masculin », Caroline n’en a que faire, et malgré un BTS en commerce international, elle a la fibre artistique et sait que son avenir, c’est le travail de l’art à base de fer et de bois. « J’ai fait un CAP fleuriste puis un CAP ébéniste afin de travailler la précision et la minutie, confie Caroline. Il y a trois ans, j’ai décidé de me lancer et m’installer ici » . Un lieu où elle a « baigné » comme avant son père et ses aïeuls. « Mon arrièregrand-père était maréchal-ferrant, mon grand-père a commencé par faire des portails et mon père a continué, tout en développement la création et la réparation », indiquet-elle.
Une histoire de famille
Pour Caroline, allier le bois et le métal est un aboutissement. « Ce sont deux matières que j’aime » et la tâche ne l’effraie pas. « On passe du temps, ce sont des pièces uniques » et elle compte bien continuer à créer du mobilier d’intérieur et extérieur, « des marquises, des tables, des bibliothèques… » L’éventail est large. Ses ancêtres utilisaient les deux foyers de la forge. « Ils étaient parfois deux à travailler ». La jeune femme n’en utilise qu’un, « toujours avec du charbon de forge (plus lourd). La température pour travailler monte à 800-900° ».
Un travail difficile
Sa clientèle va du particulier à l’entreprise « un candélabre est visible à la cathédrale du Mans, deux grandes jardinières au théâtre de l’Éphémère », comme son père Guy, qui a réalisé la décoration du rond-point de la pépinière de La Flèche. « Trois boules de fort de plus de deux mètres de haut et un cochonnet », dit celle qui a toujours le plaisir de voir son père venir dans l’atelier. « Il me donne des conseils, pour certaines réalisations comme les portails. Il m’aide car c’est imposant à manipuler. » Un père « fier que l’histoire perdure. Même si il me disait que je gagnerai mieux ma vie et que j’aurais des conditions de travail moins dures en faisant autre chose », révèle Caroline. « Mais la passion de créer et de l’art a été la plus forte. » Une détermination dure comme le fer et à terme, Caroline souhaite lancer sa propre ligne de produits.